Lorsqu’on est artiste-auteur, notre passion créative se mêle inévitablement à la gestion quotidienne de notre activité. Parmi les nombreux défis auxquels nous faisons face, l’un des plus complexes reste la maîtrise de nos dépenses et leur impact sur notre bénéfice. Pour les artistes ayant acquis le statut d’artiste-auteur, comprendre les particularités fiscales et sociales de ce statut est essentiel pour optimiser la gestion de ses finances. Dans cet article, je partage deux options qui s’offrent à nous en matière de gestion fiscale, ainsi que l’importance de bien analyser nos coûts réels.
Option 1 : Le régime des micro-BNC et
l’abattement forfaitaire de 34 %
Pour beaucoup, le régime des micro-Bénéfices Non Commerciaux (micro-BNC) est la solution la plus simple. Avec ce régime, 34 % du chiffre d’affaires est automatiquement déduit pour estimer les charges, et les cotisations sociales* sont calculées sur ce chiffre d’affaires après abattement. Ce forfait de 34 % peut être avantageux si les dépenses réelles sont faibles.
Cependant, vigilance ! Si vos dépenses réelles dépassent 34 % de votre chiffre d’affaires, cet abattement forfaitaire risque de vous désavantager. Vous vous retrouvez alors à être taxé sur un chiffre d’affaires qui ne reflète pas la réalité de votre situation financière, ce qui peut avoir un impact négatif sur vos finances.
Option 2 : Le régime contrôlé –
une gestion précise de vos recettes et dépenses
Si vos dépenses dépassent régulièrement le seuil de 34 %, le régime contrôlé pourrait être une meilleure solution. Il exige une tenue rigoureuse de votre comptabilité, avec un suivi précis de chaque recette et dépense et la conservation de toutes les factures liées à votre activité. Bien que cela représente un travail administratif plus important, cela permet de déduire vos dépenses réelles, et donc d’être imposé sur un bénéfice net reflétant fidèlement votre situation économique.
Par exemple, j’ai récemment opté pour le régime contrôlé, car mes déplacements et autres frais professionnels importants ont augmenté. En choisissant ce régime, je déduis ces dépenses réelles, ce qui me permet d’être imposée sur un bénéfice net plus ajusté, et donc d’optimiser ma situation financière.
Faire le bon choix en tant qu’artiste :
une vigilance essentielle pour optimiser ses finances
Choisir entre le régime micro-BNC avec abattement forfaitaire et le régime contrôlé nécessite une analyse minutieuse, car ce choix a un impact direct sur la base de calcul des cotisations et impôts. Avec le micro-BNC, vous êtes imposé sur votre chiffre d’affaires brut après un abattement forfaitaire, ce qui peut être judicieux si vos dépenses sont faibles. À l’inverse, le régime contrôlé vous permet d’être imposé sur le bénéfice réel (chiffre d’affaires diminué des charges professionnelles).
Cette différence essentielle peut influencer fortement votre imposition ; il est donc crucial de bien analyser vos dépenses pour sélectionner le régime qui correspond le mieux à votre activité et à votre structure de coûts. Un choix éclairé peut faire toute la différence en matière de rentabilité et de sérénité financière.
Conclusion : Maîtrisez vos chiffres
pour mieux maîtriser votre art
Comprendre ces deux options et analyser régulièrement vos dépenses vous permet de mieux gérer vos bénéfices et d’optimiser votre activité. Bien que cela demande un peu de rigueur et d’organisation, une bonne gestion administrative peut devenir un véritable allié de votre créativité.
Pourquoi cumuler le statut d’artiste-auteur avec d’autres statuts professionnels ?
Beaucoup d’artistes, qu’ils soient salariés, formateurs, ou auto-entrepreneurs, hésitent à s’inscrire à l’URSSAF des artistes-auteurs, pensant que cela pourrait être redondant ou inutile. Pourtant, le statut d’artiste-auteur ouvre des portes et offre des avantages uniques qu’il serait dommage d’ignorer. Ce statut est entièrement cumulable avec d’autres activités professionnelles, et il peut vous donner accès à un réseau et des ressources précieuses.
En tant qu’artiste-auteur, vous pouvez devenir membre de l’association de la Maison des Artistes, une adhésion qui permet de bénéficier d’avantages concrets : réduction sur les achats de matériel, accès gratuit ou à tarif réduit à certains monuments et musées, et des fiches pratiques spécialement conçues pour les artistes. Par ailleurs, ce statut facilite la location de salles pour exposer votre travail ou organiser des événements culturels, vous offrant une reconnaissance officielle du secteur artistique.
Opter pour le statut d’artiste-auteur n’est donc pas seulement un choix administratif : c’est une décision stratégique pour faire de votre passion un métier à part entière, tout en bénéficiant d’un cadre fiscal et social avantageux. En cumulant ce statut avec votre autre activité professionnelle, vous ne faites pas que protéger vos droits d’auteur et optimiser vos charges ; vous intégrez une communauté et accédez à des outils qui valorisent et soutiennent votre parcours artistique.
Cet article marque le début d’une série dédiée à la gestion financière des artistes-auteurs. Dans les prochains articles, nous explorerons en détail la comptabilité et la gestion des dépenses.
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Ne manquez pas cette opportunité de faire grandir votre pratique artistique !
Dailykatement vôtre,
Illustratrice
Sources :
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